A quelques jours de la grande conférence climat de l’ONU à Doha, un nouveau rapport inquiète. Les efforts de la communauté internationale sont encore plus loin du compte qu’on ne le pensait pour contenir le réchauffement à 2°C et éviter un scénario catastrophe.
Selon le Pnue (Programme des Nations unies pour l’environnement), si aucune mesure d’urgence n’est prise pour contenir le réchauffement climatique, la hausse de la température moyenne de la planète au cours du siècle sera de 3 à 5°C. On est donc bien loin de l’objectif des 2°C annoncés, seuil au-delà duquel, selon les scientifiques, le système climatique risquerait de s’emballer avec des effets qui accélèreraient encore fortement le réchauffement.
Concrètement, il faudrait n’émettre plus que 44 gigatonnes (Gt) équivalent CO2 en 2020 dans l’atmosphère, contre environ 50 Gt par an aujourd’hui, pour espérer parvenir à cet objectif, indique le rapport. Ainsi, même si les promesses sont tenues par les différents Etats, il y aura toujours 8 Gt de trop, soit deux Gt de plus qu’estimé dans le précédent rapport du Pnue en 2011. “C’est un message de grande inquiétude que nous lançons“, a déclaré le secrétaire exécutif du Pnue, Achim Steiner, en présentant le rapport 2012.
La commissaire européenne chargée du climat, Connie Hedegaard a aussitôt réagi en soulignant qu’”il est simplement incroyable de voir les risques que trop de gens sont prêts à faire peser sur les futures générations“. Si on arrive à de nouveaux résultats, c’est en raison des pays qui “ont apporté des clarifications sur leurs promesses, comment elles doivent être interprétées en pratique“. Cela suffit à faire changer la donne, a expliqué à l’AFP Joeri Rogelj, l’un des auteurs du rapport.
De plus, cette fois, le Pnue a pris en compte le problème de la “double comptabilité” des réductions de GES (quand deux pays incluent dans leur calcul une seule et même réduction d’émissions). Le Pnue a néanmoins tenu à souligner que l’objectif de 2°C restait “atteignable“, à condition de prendre des mesures rapides. “Alors que les gouvernements débutent des négociations devant déboucher sur un nouvel accord international entrant en vigueur en 2020, ils doivent urgemment appuyer sur la pédale d’accélérateur“, a estimé M. Steiner.